Touché par la misère ouvrière et sociale de son époque, il se dévoue auprès de jeunes errants et délaissés, puis fonde l’œuvre du Prado, une « école cléricale » qui formera aussi des prêtres pour cette mission. Il est béatifié par Jean-Paul II en 1986.

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Antoine CHEVRIER

Né le 16 avril 1826 à 22h à Lyon 69 Rhône
Selon  acte n° 1778 – Archives de Lyon en ligne – personnalités – mairie unique – 2 E230 – vue 225

Décédé le 3 octobre 1879 à 5h du matin – Lyon 3e
Selon acte n°1520 – 2 E 942 – Archives de Lyon en ligne

 

 

Soulager la misère humaine et former des prêtres pour comprendre les exclus,
telle est son œuvre.

Son père est employé d’octroi et sa mère tisse la soie à domicile.

Ordonné prêtre en 1850, après une formation en séminaire, Antoine est nommé vicaire dans le quartier de la Guillotière à Lyon, peuplé d’ouvriers parmi les plus pauvres.

Dans un sermon sur l’amour des pauvres, il n’hésitait pas à parler du "spectacle toujours de plus en plus effrayant de la misère humaine qui croît. On dirait, à mesure que les grands de la terre s’enrichissent, à mesure que les richesses se renferment dans quelques mains avides qui les recherchent, [que] la pauvreté croît, le travail diminue, les salaires ne sont pas payés. On voit de pauvres ouvriers travailler depuis l’aube du jour jusqu’à la profonde nuit et gagner à peine leur pain et celui de leurs enfants. Cependant, le travail n’est-il pas pour tous le moyen d’acheter du pain ?" (Ms IV,57,1) Le vicaire de Saint-André dénonçait les conditions inhumaines et dégradantes, dans les ateliers et les fabriques, du travail des enfants, dont on faisait "des machines à travail pour enrichir leurs maîtres" (Ms III,2,2)

"La salle de bal du Prado" dans le faubourg de la Guillotière de Lyon.
Le Père Chevrier la rachète le 10 décembre 1860.
Photo Adem

 

Préoccupé par la misère ambiante, il rejoint lors de l’été 1857 Camille Rambaud, ancien associé d’un riche soyeux lyonnais qui se dévoue à fonder une « cité ouvrière » sur la rive gauche du Rhône afin de reloger les victimes de l’inondation catastrophique de mai 1856. Antoine, que l’on nomme dès lors, le Père Chevrier se consacre avec quelques bénévoles à l’instruction religieuse de garçons et filles qui n’ont fréquenté ni l’école ni le catéchisme.

En 1860, il se sépare de Camille Rambaud pour lancer ce qui sera l’œuvre de sa vie : Le Prado. Il s’agit d’une ancienne salle de bal mal famée, qu’il loue puis achète pour accueillir, pendant six mois, des jeunes adolescents garçons et filles errants et abandonnés, exclus par leur âge et leur ignorance de toute école et paroisse. A la différence d’autres établissements, il se refuse à les faire travailler. C’est ainsi qu’il compte seulement sur la Providence et les dons des gens du peuple qui parviennent à assurer la subsistance de ses jeunes pensionnaires.

Le Père Chevrier veut aussi faire une pépinière de prêtres qui soient élevés avec mes enfants, pour qu’ils les comprennent bien. Ainsi, naît l’Association des Prêtres du Prado.

Le Père Antoine Chevrier a présenté son idéal évangélique dans son livre intitulé « Le véritable disciple de Notre Seigneur Jésus-Christ »

A son décès, à 53 ans, ses obsèques sont suivies par 50.000 personnes !

Il est béatifié à Lyon par le pape Jean-Paul II, le 4 octobre 1986.

Actuellement l’association des Prêtres du Prado est présente dans une cinquantaine de pays.

 

Voici une esquisse du portrait du père Chevrier, serviteur de l’humain.

Ce conquérant de l’amitié aime établir des liens, être l’intermédiaire auprès des plus humbles et des plus démunis. Servir des humains au cœur des difficultés stimule son action qui est ingénieuse et d’avant-garde.

Son pragmatisme, son savoir-faire et son sens psychologique l’amènent à la réussite. Ce religieux bâtisseur aime entreprendre grand et sa capacité de travail est à la hauteur des défis qu’il a besoin de se donner. Inspiré par le divin, il se fait cultivateur de l’amour auprès des humains, tout en portant un regard critique sur le système qui conduit à l’exploitation ouvrière.

Lui-même se sent si peu sûr de réussir qu’il s’en remet à la Providence et elle le comble puisque les moyens de son œuvre arrivent par les dons du peuple.

 

Sources documentaires : http://www.leprado.org/spip.php?article159 et Wikipedia

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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