Prêtre missionnaire Mariste, parti évangéliser l’île de Futuna dans le Pacifique Sud. Assassiné, il devient le premier martyr de l’Océanie. Il est canonisé le 12 juin 1954.

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Saint Pierre Chanel

Canonisé par Pie XII le 6 juin 1954

 Né Pierre Louis Marie CHANEL

Né le 12 juillet 1803 (23 messidor an XI de la République)
à 1h du matin à Montrevel-en-Bresse Ain 01
selon acte n°39 – AD01 en ligne - vue 10/15

 Mort assassiné le 28 avril 1841 à Futuna (Pacifique Sud)

 

 

 

Destiné à la vie religieuse, il se sent fait pour les missions

Aimer Marie et la faire aimer.

10 mois de traversée avant d’arriver en Polynésie

Le succès du missionnaire déplaît au roi local

Très bien !

L’apothéose de sa vie : Mourir en martyr au nom de Dieu

 

 

Destiné à la vie religieuse, il se sent fait pour les missions

Né dans une famille de cultivateurs, Pierre est le cinquième d’une fratrie de huit. Dès l’âge de sept ans, il travaille comme berger et fréquente aussi l’école.

En 1812, l’abbé Trompier curé de Cras propose à Pierre de rejoindre un groupe de garçons qui étudient chez lui en vue du sacerdoce. Il fait sa Première Communion le 23 mars 1817 ; c’est de cette époque qu’il se sent attiré par les missions après la lecture de lettres de missionnaires de retour d’Amérique.

A seize ans, il part étudier au séminaire de Meximieux, puis se forme à la philosophie à Belley, avant de rejoindre le grand séminaire de Brou, en 1824. Trois ans plus tard, il est ordonné prêtre. Il a 24 ans.

Il est vicaire à Ambérieu-en-Bugey puis curé à Crozet en 1828. Il gagne aussitôt l’estime des paroissiens et la jeunesse est attirée par sa bonté et sa douceur. Plus tard, un prêtre écrira  à son sujet : Il était si bon qu’il avait la clé de tous les cœurs…

 

Aimer Marie et la faire aimer.

Telle est la devise qu’il se choisit.

En 1831, il entre dans la Société de Marie et enseigne pendant cinq ans au Petit Séminaire de Belley, alors que son rêve est de partir en mission aux Etats-Unis. On lui confie même la direction de l’établissement. Cette charge lui est harassante mais il l’assume toujours avec le sourire, se contentant de se ressourcer dans la prière silencieuse.

En mai 1836, le Saint-Siège confie à la jeune Société de Marie les missions en Océanie. Pierre qui se porte volontaire est bientôt désigné pour partir. Il se sent comblé de bonheur.

A cette occasion, il songe à la fable de La Fontaine, "Le savetier et le financier", il explique : « Depuis que je ne sens plus le collège de Belley sur mes épaules, je suis redevenu ce que dut être le cordonnier de la fable, lorsqu'il eut rendu au seigneur les cent écus qu'il en avait reçus pour avoir de nouveau ses chansons ! »

 

10 mois de traversée avant d’arriver en Polynésie

Le 24 décembre 1836, Pierre Chanel fait partie des cinq frères maristes qui embarquent sur un navire au Havre en compagnie de Mgr Pompallier, vicaire apostolique de l’Océanie occidentale. Le voyage en direction de la Polynésie dure 10 mois avant de débarquer à l’île de Futuna, où il célèbre sa première messe le 8 décembre 1837.

Il est impossible que dans une si longue traversée, nous ne courions pas de très grands dangers. Je ne m’en effraye pas le moins du monde ; j’ai déjà fait le sacrifice de ma vie. Une seule chose m’épouvante, c’est d’être si indigne de la vocation apostolique…

 

 

Le succès du missionnaire déplaît au roi local

Pendant les deux premières années, hébergés par le roi local Niuliki, ils apprennent la langue du pays et baptisent les enfants mourants. Il tente de lutter contre l’anthropophagie qui se pratique encore chez les autochtones et de s’opposer aux guerres fratricides. Le missionnaire est surnommé : l’homme à l’excellent cœur.

Cette population de 1.000 âmes divisées en deux royaumes est continuellement en guerre. Les Futuniens croient en l’existence de dieux, tous des génies malfaisants à qui ils attribuent, maladies, fléaux et mort. Et pour apaiser le courroux de ces dieux qu’ils craignent tant, ils leur apportent des offrandes.

Malgré tous ces obstacles, le travail d’évangélisation de Pierre Chanel marche si bien que le roi Niuliki et son conseil prennent en aversion la religion catholique. Bientôt, ils cessent d’héberger les missionnaires et de leur fournir des vivres.

Pour subsister les catéchumènes, dans une extrême pauvreté, en sont réduits à défricher un champ de manioc, tandis que les habitants détruisent leurs récoltes pour les forcer à fuir le pays.

Alors qu’il est menacé de mort, le Père Chanel répond : La religion est implantée dans l’île, elle ne s’y perdra point par ma mort, car elle n’est pas l’ouvrage des hommes, mais elle vient de Dieu.

L’exaspération du roi Niuliki est à son comble quand son propre fils, touché par les enseignements des missionnaires, se convertit publiquement au christianisme.

 

Très bien !

A l’aube du 28 avril 1841, une horde sauvage menée par Musumusu, un des chefs farouchement opposés aux chrétiens surprend les catéchumènes dans leur sommeil, les maltraite, les frappe. Puis, elle se rend à la maison des missionnaires où le Père Chanel est frappé à coups de massue, ses effets sont pillés.

Sans se plaindre et sans gémir, regardant son martyr comme une grâce, Pierre Chanel prononce ces seuls mots « Très bien ». Peu après, Musumusu achève le Père à coups de hachette sur le crâne. Alors le ciel s’obscurcit et une violente détonation résonne, puis les ténèbres se dissipent rapidement. Ce signe prodigieux sème l’épouvante chez les meurtriers et les habitants.

Peu après l’assassinat du Père Chanel, le roi et quelques proches périssent d’une mort si affreuse que tous la considèrent comme un châtiment infligé par Dieu.

Cependant, après le massacre, l’état d’esprit de la population change si bien qu’un an plus tard, de nouveaux missionnaires s’installent dans l’île. Musumusu et la plupart des assassins du Père Chanel se repentent et reçoivent le baptême. Et bientôt tous les habitants de l’île deviennent chrétiens.

Pierre Chanel est canonisé - déclaré saint - le 12 juin 1954, par Pie XII.

Saint catholique, il est fêté le 28 avril et ce prêtre mariste fait donc partie des nombreux Saint-Pierre du Christianisme.

 

 

L’apothéose de sa vie : Mourir en martyr au nom de Dieu

Natif du Cancer, Pierre Chanel est naturellement porté à vénérer la Vierge-Marie jusqu’à en faire sa devise et à intégrer la toute nouvelle Société de Marie. Cette dévotion est chevillée à son cœur à la fois, doux, aimable, mais aussi ardent conquérant.

Habité par une intuition très forte, il pressent tôt son chemin de vie qui le portera au voyage lointain et au dépaysement. Ce contexte exotique convient parfaitement à cet homme pionnier, bâtisseur par le verbe et l’amour des humains.

Missionnaire jusqu’au sacrifice de sa vie, il réalise tout ce qu’il porte dans son caractère : l’ardeur du bâtisseur, le talent pour prêcher l’amour, le besoin de servir dans le risque et le danger, une âme de précurseur pour ouvrir en premier le chemin utile pour l’avenir humain.

 

Sources documentaires :

-          lettre du 25 janvier 2017 - Abbaye Saint-Joseph de Clairval, 21150 Flavigny-sur-Ozerain, d’après Saint Pierre Chanel d’après ceux qui l’ont connu, Claude Rozier Rome (Via Alessandro Proprio, 63), 1991.

-          Wikipédia

-          http://har22201.blogspot.fr/2012/04/saint-pierre-chanel-premier-martyr-en.html

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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