« Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi ».
Pour avoir déchiffré les hiéroglyphes, ce génie des langues donne accès à toute l’admirable civilisation antique de l’Égypte.

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Jean-François CHAMPOLLION

Né le 23 décembre 1790 à 2h à Figeac Lot 46
Selon fichier données de naissance Auréas – scientifiques.gam
Acte de baptême sans heure de naissance source Le Cadran Patrice Petitallot

 


Champollion en tenue égyptienne
Peinture au pastel de G. Angelelli, 1828.

 

Je tiens l’affaire !

Chaque hiéroglyphe représente une idée et non pas un mot…

Je veux faire de cette antique nation une étude approfondie et continuelle.

L’écriture hiéroglyphique est utilisée pendant près de 3 000 ans !

Quatorze siècles plus tard, le génie de Champollion le Jeune parvient à briser « un sceau mis sur les lèvres du désert ».

Les dessins des hiéroglyphes séduisent ce scientifique artiste

 

 

Je tiens l’affaire !

Le 14 septembre 1822, penché sur des documents reçus d’Égypte, Champollion annonce fièrement à son frère : Je tiens l’affaire !

L’Égyptologie vient de naître.

A partir de ce jour, la civilisation antique de l’Égypte dévoile peu à peu ses secrets.

Jusqu’alors on sait fort peu de choses sur ce pays légendaire.

Champollion fasciné par les langues orientales se plonge dans l’étude de documents rapportés de ce mystérieux pays et notamment la pierre gravée provenant de Rosette. Un même texte y est écrit dans 3 langues différentes : en hiéroglyphes égyptiens, en langue parlée égyptienne et en grec.

 


Portrait de J.F. Champollion par Léon Cogniet – 1831

 

Chaque hiéroglyphe représente une idée et non pas un mot…

La pierre de Rosette est découverte en 1799 par l'officier français Bouchard au cours de travaux de terrassement près de Rosette. Passée aux mains des Britanniques en 1801, elle comporte des inscriptions qui permettent partiellement à Thomas Young puis à Champollion d’établir les bases du déchiffrement des hiéroglyphes.

Le 13 septembre 1807, après 70 heures de voyage en diligence, Jean-François arrive enfin à Paris pour suivre les cours de langues orientales, lui qui a appris à lire tout seul dès l’âge de 5 ans dans un Missel.

Même nanti d’une bourse, ce jeune homme de 17 ans vit chichement et c’est son frère qui lui paie sa chambre et sa nourriture.

Issu d’une ascendance de colporteurs d’origine iséroise, ce fils de libraire élevé dans les livres a été initié au latin et au grec par un abbé.

Une étrange histoire entoure la naissance de Jean-François : sa mère âgée de 48 ans et atteinte de rhumatisme paralysant fut guérie par un paysan qui lui promit la naissance d’un fils. Champollion naît un an après ces faits le 23 décembre 1790 à Figeac. Il est baptisé le jour-même.

Dans la capitale le jeune homme étudie d’arrache-pied, entre autres, l’hébreu, le persan, le chaldéen, le copte, l’arabe… mais par manque de temps renonce à apprendre le turc !

Il est si doué qu’on le prend un jour pour un arabe et qu’il remplace à l’occasion son professeur de numismatique.

Dès 1813, Champollion peut affirmer que chaque hiéroglyphe représente une idée et non pas un mot comme les chercheurs précédents l’ont affirmé, sans pour autant en trouver le sens. Et pendant des années, il poursuit ses lentes et patientes recherches.

C’est le texte d’un obélisque trouvé à Philae en 1821, qui lui permet de découvrir la correspondance des signes et de consigner ses résultats.

 


Pierre de Rosette dans le British Museum

 

Je veux faire de cette antique nation une étude approfondie et continuelle.
(Lettre de Jean-François Champollion à ses parents en janvier 1806)

Porté par l’enthousiasme et l’admiration pour ses connaissances et ses puissants monuments, Champollion voue à l’Égypte une passion à vie !

Champollion n’a que 8 ans lorsque le général Bonaparte embarque pour la campagne d’Égypte en compagnie de savants, poètes et peintres.

Un jour de l’année 1801, Jacques-Joseph Champollion (*) âgé de 23 ans emmène son petit-frère Jean-François à Grenoble chez le mathématicien Joseph Fourier qui avait accompagné le futur Napoléon Ier en Égypte en 1798.

A ce gamin de 10 ans, le savant parle du pays des Pharaons, lui montre des morceaux de pierre gravés d’inscriptions mystérieuses appelées hiéroglyphes.

C’est la révélation !

Aussitôt « Champollion le Jeune » sent en lui le désir de déchiffrer cette écriture et se jure d’y parvenir un jour.

 

En 1809, il écrira à son frère :

 je veux savoir l’égyptien comme mon français,

parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens.

 

A 18 ans, il est nommé professeur adjoint d'histoire à l’université de Grenoble.

Champollion tantôt bonapartiste, royaliste et même fervent catholique est contraint, à la chute de Napoléon, de s’exiler pour un temps avec son frère à Figeac.

Il arrive enfin à épouser le 30 décembre 1818 à Grenoble, Rose Blanc qu’il aime depuis longtemps malgré l’opposition de son frère.

Comme une juste récompense, en 1828, Champollion envoyé en mission scientifique découvre enfin le long du Nil, ce pays qu’il connaît si bien sans jamais l’avoir vu. Il y étudie notamment l’obélisque de Louxor qui trône au centre de la place de la Concorde à Paris depuis 1836 grâce à l’ingénieur Lebas.

De retour en France, il obtient la chaire d’Antiquité égyptienne au Collège de France.

A son décès prématuré en 1832, il est inhumé au cimetière du Père Lachaise, non loin de son ami Joseph Fourier.

Le musée Champollion, créé dans sa maison natale à Figeac, est inauguré le 19 décembre 1986 en présence du Président de la République François Mitterrand.

 


Tables de hiéroglyphes parues dans la revue Acta Eruditorum en 1714.

 

L’écriture hiéroglyphique est utilisée pendant près de 3 000 ans !

C'est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot.

Telle est la définition du système hiéroglyphique par Champollion qui sera considéré comme le père de l’égyptologie.

Apparue à la fin du IVe millénaire avant notre ère en Haute-Égypte, cette écriture est utilisée jusqu’à l’époque romaine, soit pendant près de 3 000 ans !

 

Quatorze siècles plus tard, le génie de Champollion le Jeune parvient à briser « un sceau mis sur les lèvres du désert ».

 

(*) Jacques-Joseph Champollion, qui sera professeur de grec et bibliothécaire, en précepteur de son frère cadet lui transmet son goût pour l’archéologie. Bien que grand érudit, il reste dans l’ombre pour mieux mettre en valeur Jean-François. Après la mort prématurée de celui-ci en 1832, il éditera ses travaux inachevés auxquels il avait d’ailleurs contribué.

 


Statue de Jean-François Champollion par Bartholdi dans la cour du Collège de France.

 

Sources documentaires :
Encyclopédies de la Jeunesse Qui est-ce ? 1971 et C’est arrivé ce jour-là. 1973. Librairie Hachette

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Champollion
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Champollion#Lacouture1988

 

 

Les dessins des hiéroglyphes séduisent ce scientifique artiste

Malgré l’incertitude quant à l’heure de naissance de Champollion, on peut esquisser une description de son caractère, que certains ont qualifié de « mauvais ».

Cette carte céleste évoque à la fois l’artiste intuitif et le scientifique chercheur, sous la double influence saturnienne entre Capricorne et Balance.

Saisi d’une avidité insatiable de connaissances et fort d’une persévérance inébranlable (Vénus-Soleil carré Saturne + Capricorne), il se sent mu par le devoir d’amasser une multitude de connaissances, les classer, les organiser, pour mener jusqu’au bout sa recherche, quoi qu’il lui en coûte.

Tel un bénédictin habité par le feu sacré, il œuvre sans répit, dans la tension créative et aucun obstacle ne le rebute.

L’étude des hiéroglyphes, plus que toute autre, est de nature à séduire Champollion, tombé amoureux de l’Égypte.

En effet, ces messages constitués à la fois d’images et de sons présentés en dessins, parlent aussi bien à l’esthétique qu’à l’intellect.

Cette écriture comble son esprit artiste, esthète, voyageur en quête d’exotisme (Balance/Vénus/Sagittaire). Elle lui permet d’établir des liens entre diverses cultures humaines.

Il trouve sa voie et ouvre une voie pour la postérité.

Intuitif, chaleureux, ardent et passionné, il a le don de décrypter ces messages ésotériques (Neptune/Ascendant…) et leur donner une signification compréhensible précieuse pour les générations suivantes de linguistes et de chercheurs.

 

Que serait la connaissance de l’Égypte sans l’œuvre acharnée de ce génie des langues ?

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

 

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