Amélie ELIE dite « CASQUE d’OR »
Née le 14 mars 1878 à 3 heures du matin, à Orléans 45 Loiret
décédée le 16 avril 1933 à Paris
Précoce à se mettre en ménage, elle découvre très vite le Paris de la nuit, de la prostitution et de la pègre
Dès 13 ans, elle vit avec un ouvrier de 15 ans surnommé « le matelot » dont elle se sépare pour la compagnie plus réjouissante d’Hélène de Courtille, mère maquerelle qui la met sur le trottoir. Amies et amantes, Amélie découvre ainsi la vie parisienne interlope et nocturne.
Dans leur repaire, le bistrot « La Pomme au Lard » cette gamine des rues rencontre « Bouchon » tout juste sorti de prison pour proxénétisme. Lassée de l’attachement jaloux d’Hélène, elle se laisse tomber dans ses bras et inévitablement sur son coin de trottoir.
Elle considère la prostitution comme un travail honorable, ayant valeurs sociale et humanitaire. D’ailleurs, elle rédige une table des commandements, où elle fait l’éloge de la prostituée parisienne :
« elle fournit du rêve aux hommes », « elle soulage des épouses », et « est un mode de circulation de la richesse publique ».
Pour se venger, Amélie change de chef de bande et déclenche aussitôt des hostilités sanglantes entre les bandes rivales qualifiées d’Apaches par la presse
Mais pour Amélie, la réalité de la prostitution est moins rose puisque lassée de l’exigence et de la violence de Bouchon, elle s’enfuit de Charonne.
Recherchée par son amant et ses hommes de main, dans son errance, elle rencontre un chef de bande Joseph Pleigneur dit « Manda ». Cet homme de 22 ans, vivant de racket et de prostitution, la range sur un nouveau trottoir.
Mais Manda, occupé par ses affaires délaisse quelque peu sa protégée qui ne tarde pas à se consoler auprès d’amants et d’amantes.
Elle a aussi l’idée de se venger en s’installant avec Leca, autre chef de bande. Dès lors, pour laver cet affront, elle est l’enjeu du combat des chefs. Un coup de couteau de Manda à son rival Leca déclenche les hostilités entre les deux bandes ennemies.
De batailles rangées, en coups de révolver et coups de couteau, elles se font la guerre en prenant soin de tenir la police à l’écart. Mais la presse en fait sa une et dans le Petit Journal on peut lire :
Ce sont là des mœurs d’Apaches, du Far West, indignes de notre civilisation. Pendant une demi-heure, en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffée à la chien !
Le surnom, « Casque d’Or » symbolisant l'enjeu de la lutte que se livrent deux chefs de bandes du 20e arrondissement de Paris lui aurait été attribué, selon Amélie, par une infirmière.
Casque d’Or se range et mène une existence aussi discrète qu’honorable jusqu’à son décès dû à la tuberculose
Manda et Leca finalement arrêtés sont jugés en mai 1902. Une foule immense vient assister au procès uniquement pour voir l’égérie Amélie.
Les chefs de bande sont condamnés aux travaux forcés et au bagne. Partis pour l’Île du Diable, ils n’en reviendront pas.
Si Casque d'Or cesse la prostitution, elle se trouve d'autres amants et même un temps devient dompteuse de lions dans un cirque. Elle se marie le 27 janvier 1917 à un cordonnier dont elle élève les quatre enfants, en bonne mère de famille.
Son histoire inspire le film Casque d’Or de Jacques Becker qui rend célèbre Simone Signoret en 1951
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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