Henri-Edmond CANONNE
Né le 4 septembre 1867 à 0 heure 15 à St Amand les Eaux Nord 59
selon acte n°232
Décédé en 1961
Elevé dans la terreur du mal de poitrine (la tuberculose fait rage), Canonne ne jure que par les essences antiseptiques naturelles.
Il invente dès 1900, ce bonbon médicament à la gomme verte, à base de 5 antiseptiques dont l’eucalyptus, enrobé de sucre cristallisé qui est destiné à soulager les problèmes respiratoires, le rhume, les irritations de la gorge.
La devise de ce préparateur de génie doublé d’un entrepreneur ambitieux :
« Vendre bon, pour vendre beaucoup. Vendre beaucoup, pour vendre bon marché ».
Cet apothicaire quitte le Nord de la France pour ouvrir une pharmacie à Paris, en face d’un des magasins Félix Potin, à l’angle de la rue Réaumur et du boulevard Sébastopol.
Il vend tous les produits existants dont 175 eaux de source différentes à petits prix, ce qui lui permet de s'autoproclamer la pharmacie la moins chère de Paris.
Il prend aussi les commandes de ses clients et les livre à domicile. Dans la foulée, il fournit les gares parisiennes en pastilles Valda, ce qui évite aux personnes de faire la traversée de la capitale pour acheter ses fameuses pastilles Valda, bienfaisantes pour les maux de gorge.
Remarquable précurseur du marketing moderne,
il n'hésite pas à qualifier sa découverte d'«admirable produit» doté d'une «efficacité merveilleuse», et, grâce à une importante campagne d’affichage, les pastilles VALDA connaissent un grand succès grâce à un prix imbattable. Valda devient son marchepied vers la fortune.
Son invention et surtout sa réussite d’exportateur lui valent la Légion d’Honneur en 1911
Pour mettre la science à la portée du client, il invente un médecin d’opérette : le docteur Valda, qui, pour éviter les contrefaçons, enjoint à ses patients d’ «exiger les véritables ».
Puis, sous l’influence du cinéma hollywoodien, ce sera une pin-up Valda, plantureuse et vêtue d’un manteau couleur de la pastille, qui se protège de la bourrasque, sous un parapluie, évoquant la bienfaisante Valda qui fait traverser l’hiver à l’abri du rhume et avec le sourire.
Bien avant d'autres, Henri-Edmond comprend aussi que la pastille Valda, ce sont ses clients qui en parlent le mieux, notamment, l'abbé Gaetano Duchi, de Pise.
A partir de 1920, ce pharmacien ouvre des usines de fabrication en France et à l’étranger et même en Chine et les pastilles sont exportées dans près de trente pays. Et, en 1932, le slogan de Valda se décline déjà dans une dizaine de langues. Il y a même une carte postale de 1940 où deux soldats français se moquent de l'ennemi allemand :
On les entend tousser ! Ils n'ont pas de pastilles Valda.
La pastille Valda est désormais entrée dans le langage courant.
En 1963, la marque emporte l'Oscar européen de la publicité pour un présentoir en forme de feu tricolore, la pastille remplaçant le feu vert. Cette publicité inspire une invective devenue célèbre : Alors, tu la craches ta Valda ! s'adressait à l'origine aux automobilistes qui traînaient à redémarrer au feu... »
Pour San Antonio, une Valda devient une balle !
Aujourd'hui, il y a près d'un million de boîtes vendues chaque année. A noter que le petit-fils Christian Canonne dirige encore une société de fabrication de la pastille à Dakar.
Pourquoi ce nom ?
Valda (du latin valetudo, santé et dare, donner) choisi par Canonne à la suite du décès de son épouse, morte de tuberculose. Rappelons qu’au début du XXème siècle, les antibiotiques n’existaient pas encore !
Henri-Edmond CANONNE
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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