Claire Marie Anne BRETÉCHER
Née le 17 avril 1940 à à 16h30 à Nantes Loire-Atlantique 44
Sources : Wikipédia et fichiers Auréas
Décédée le 10 février 2020 à Paris 10e
Claire Bretécher en 1973
Humour caustique et tendresse cachée avec Frustrés, Agrippine, Cellulite…
Je passe beaucoup de temps pour ce qui paraît spontané !
De Nantes à Montmartre pour vivre du dessin…
Son graphisme est fer de lance pour transformer le monde par le rire |
Humour caustique et tendresse cachée avec Frustrés, Agrippine, Cellulite…
Qualifiée de sociologue de la bande dessinée, Claire Bretécher croque les travers de son époque, sans jamais donner de leçon.
Fine observatrice de ses contemporains, elle décrit les relations humaines de la société française de 1970 aux années 2000.
Avec Docteur Ventouse, bobologue, elle étrille les milieux médicaux parisiens en 1985 et 1986 avant de passer au monde de l’adolescence avec Agrippine.
Agrippine née de sa plume à partir de 1988, est une adolescente cynique et gâtée, teigneuse et cossarde, désabusée et petite peste. Elle se fait touchante, coincée qu’elle est entre dilemmes existentiels et société de consommation, faussement rebelle mais soucieuse de paraître et de séduire. De leur côté, les adultes sont plutôt hippies attardés épris de liberté d’esprit mais menant une vie étriquée.
En 1989, c’est au tour de la bourgeoisie intellectuelle, friande de voyages lointains et dépaysants, de passer sous le crayon vif et incisif de Claire Bretécher qui les met en scène pour rire dans Tourista. Comme pour les Frustrés, la plupart des albums de cette artiste populaire et influente, sont aussitôt traduits en plusieurs langues.
Pour le lecteur, humour et tendresse cachée sont au rendez-vous pour passer un bon moment tout en réfléchissant au travers d’une époque.
Je passe beaucoup de temps pour ce qui paraît spontané !
Seule femme à avoir collaboré aux principaux périodiques tels que Tintin, Fluide, Spirou, Pilote… et jusqu’au Nouvel Observateur…, la célébrité lui arrive dès la trentaine.
La publicité l’amène à beaucoup travailler notamment pour Larousse, Hachette… Aux éditions Bayard, ses dessins sont publiés dans plusieurs magazines.
Pionnière de l’auto-édition en BD, elle contribuera à fonder L’Écho des Savanes.
Avec audace, elle aborde les sujets « chauds » de son temps, tels que libération sexuelle, homosexualité, contraception, clonage, psychanalyse.
Cette pionnière de la critique sociale en bande dessinée fait beaucoup de brouillons et ses dessins nerveux et efficaces aux postures très travaillées en disent plus long qu’un long discours.
Auteure majeure de la bande dessinée francophone traduite dans de nombreuses langues, elle reçoit plusieurs prix importants dont en 1982, le Grand prix d’Angoulême.
Je passe beaucoup de temps pour ce qui paraît spontané !
Avoue cette illustratrice tôt lancée dans la BD car précocement terrassée par l’ennui.
De Nantes à Montmartre pour vivre du dessin…
Née dans une famille catholique bourgeoise, dès l’enfance elle plonge le nez dans les revues pour filles et les BD des hebdomadaires Tintin, Spirou… Douée pour le dessin, elle recopie et adapte ses histoires préférées notamment celles d’Hergé.
A 19 ans, elle part s’installer à Paris dans le quartier malfamé de Montmartre, pour quitter une ville qu’elle n’aime pas et un père violent. Dès son arrivée, elle tente de placer ses travaux dans diverses rédactions et garde des enfants pour gagner sa vie.
Le temps d’une année scolaire en 1960, elle enseigne le dessin en lycée mais l’expérience n’est pas concluante.
Connue comme illustratrice, elle participe à l’écriture de spectacles théâtraux et exprime aussi son talent pour le plaisir dans la peinture notamment de portraits.
Cette femme belle, populaire et influente qui fascine les médias, se trouve pourtant au départ pas montrable, ce qui fait dire à certains qu’elle se dégomme tout le temps !
Raisonnablement misanthrope, elle se dit très opposée au racisme et à la xénophobie.
Des penseurs aussi différents que Pierre Bourdieu, Roland Barthes, Umberto Eco ou Daniel Arasse célèbrent cette dessinatrice dont certaines œuvres ont fait l’objet d’études universitaires.
Elle vit avec l’universitaire Guy Carcassonne jusqu’au décès de ce dernier en 2013 et dont elle aura un fils Martin. Claire Bretécher, atteinte depuis quelques années de la maladie d’Alzheimer, décède en 2020.
Retrouvez Claire Bretécher sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=pdKwb5ya2VQ&ab_channel=InaCulture
https://www.youtube.com/watch?v=Fl9mLiuYrXo&ab_channel=InaCulture
Son graphisme est fer de lance pour transformer le monde par le rire
Du fougueux Bélier à la Vierge tatillonne, Claire Bretécher nous donne à voir un étonnant caractère où le graphisme devient fer de lance pour agir sur le monde et le transformer (Mercure/Pluton).
Celle qui se trouvait pas montrable porte un complexe d’infériorité doublé d’une envie forte de se faire trébucher, tout en ayant la plume conquérante (Mars, Vénus carré Asc/Neptune, Mercure/Bélier).
Du coup, elle est bien placée pour comprendre ceux qui, comme elle, ne sont jamais contents, ayant du mal à s’accepter et à s’aimer.
Intuitive et instinctive, cette sociologue de la BD est une originale pragmatique que son crayon guide sur le terrain de ses contemporains pour les dégommer impitoyablement et avec une tendresse humaniste (Uranus/Taureau trigone Neptune/Vierge).
Vive et inspirée, en Vierge pointilleuse elle raconte par le menu tous les détails de situations.
En un coup d’œil, ses dessins disent tout, selon le principe qu’un bon croquis vaut mieux qu’un long discours.
L’esprit du lecteur de BD enjambe les mots pour s’accrocher d’abord au personnage.
L’humour est impitoyable, la caricature interpelle, fait rire et réfléchir puis la philosophie s’en mêle sans donner de leçons. Une tranche de vie offerte au regard du lecteur… de tout pays !
Hommage à cette illustratrice qui fait rire et… réfléchir
Merci à Marie-Pierre pour ce signalement
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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