Madeleine Brès
Née Magdeleine Alexandrine Gebelin épouse d’Adrien-Stéphane Brès
Le 26 novembre 1842 à 19h à Bouillargues Gard 30
Selon acte n°79 communiqué par AD30
Décédée le 30 novembre 1921 à Montrouge
Découvre le milieu médical à huit ans et mariée à quinze ans.
Grâce à l’impératrice Eugénie, elle est inscrite à la Faculté de Médecine
Une femme médecin, c’est contraire à sa condition naturelle !
La carrière hospitalière lui est refusée, elle devient pédiatre.
Servante visionnaire d’une science favorable à la mère et l’enfant |
Découvre le milieu médical à huit ans et mariée à quinze ans.
C’est en accompagnant son père charron qui fait des travaux chez les religieuses, qu’elle a son premier contact avec le monde médical. A l’hôpital de Nîmes, une religieuse lui confie quelques services tels que les cataplasmes ou la préparation de tisanes.
Installée à Paris avec sa famille, elle est mariée à quinze ans, à Adrien-Stéphane Brès, un lozérien de neuf ans son aîné et conducteur d’omnibus.
Depuis Julie-Victoire D’aubié – première femme à obtenir le baccalauréat en France en 1861 – la voie du baccalauréat est ouverte pour les femmes.
Grâce à l’impératrice Eugénie, elle est inscrite à la Faculté de Médecine
Quand Madeleine Brès, demande son inscription en 1866 à la faculté de médecine de Paris, le doyen Charles-Adolphe Wurtz accepte, à condition qu’elle obtienne son baccalauréat de lettres et de sciences.
Trois ans plus tard, nantie de ce diplôme, elle se représente à la faculté de médecine. Le doyen Wurtz, favorable, en réfère cependant au ministre de l’Instruction publique, qui porte l’affaire en conseil des ministres.
Finalement c’est l’impératrice Eugénie qui décroche cette inscription après délibération favorable du Conseil des ministres. Alors qu’une américaine, une russe et une anglaise ont déjà obtenu le droit de suivre les cours de médecine à la faculté en France !
En effet à cette époque, la femme mariée est considérée comme irresponsable au regard du droit français. Toute obtention de diplôme est soumise à l’approbation du mari.
Une femme médecin, c’est contraire à sa condition naturelle !
Reflétant le sentiment général de la communauté universitaire et médicale, le docteur Henri Montanier écrit en 1868 dans la Gazette des hôpitaux « pour faire une femme médecin, il faut lui faire perdre la sensibilité, la timidité, la pudeur, l'endurcir par la vue des choses les plus horribles et les plus effrayantes. Lorsque la femme en serait arrivée là, je me le demande, que resterait-il de la femme ? Un être qui ne serait plus ni une jeune fille, ni une femme, ni une épouse, ni une mère. »
En 1888, le professeur Jean-Martin Charcot (1825-1893), clinicien, neurologue et académicien, estime que « les prétentions des femmes (pour être médecin) sont exorbitantes, car elles sont contraires à la nature même des choses et à l’esthétique ». En 1900, la revue La médecine moderne souligne que « la femme ne peut être qu’une thérapeute médiocre, […] qu’elle est de ces herbes folles qui ont envahi la flore de la société, […] qu’elle ne sera jamais qu’une excellente garde-malade ».
Madeleine âgée de vingt-six ans et mère de trois enfants nantie du consentement de son mari, validé par le maire du Ve arrondissement, devient élève stagiaire en 1869 dans le service du professeur Broca à l’hôpital de la Pitié.
Thèse de Madeleine Brès
La carrière hospitalière lui est refusée, elle devient pédiatre.
Avec la guerre franco-prussienne de 1870, de nombreux médecins sont partis pour le front. Alors Madeleine se retrouve « interne provisoire ». Cette expérience l’incite à poursuivre une carrière hospitalière, mais la direction des hôpitaux de l’Assistance publique lui refuse cette possibilité le 21 décembre 1871.
Devenue veuve avec la charge de trois enfants, Madeleine n’insiste pas. Elle décide de devenir pédiatre. Et le 3 juin 1875, soutenant la thèse sur le sujet De la mamelle et de l’allaitement, elle obtient la mention très bien et devient la première Française docteur en médecine.
Elle se spécialise dans tout ce qui concerne la relation mère-bébé ainsi que l’hygiène des jeunes enfants.
Durant sa carrière, elle officie comme professeur d’hygiène et enseigne notamment aux directrices des écoles maternelles de Paris. Directrice du journal Hygiène de la femme et de l’enfant, elle publie plusieurs ouvrages de puériculture.
Missionnée par le ministère de l’Intérieur, elle étudie en Suisse l’organisation et le fonctionnement des crèches.
Le 28 mai 1893, la première crèche est inaugurée rue Nollet dans le quartier des Batignolles.
Madeleine Brès décède dans la pauvreté à l’âge de 79 ans.
Servante visionnaire d’une science favorable à la mère et l’enfant
Doté d’un esprit scientifique et novateur, tout ce qui concerne la maternité, la mère, l’enfant, l’intéresse.
Elle a le sens du service dévoué à la famille et y consacre toute son énergie, stimulée par ce défi audacieux dans un contexte hostile.
Femme d’avant-garde et idéaliste, elle sait transmettre son savoir avec enthousiasme, rigueur et une autorité naturelle qui inspire le respect.
Aussi ingénieuse que créative, elle trace en premier et en toute indépendance d’esprit, un chemin utile pour le devenir de la femme et humain en général.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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