Dorine Isabelle BOURNETON
née le 6 septembre 1974 à 14h30 à Thiers 63 Puy-de-Dôme
selon acte n°374
Passionnée par l’aviation dès l’enfance
Devenue paraplégique, sa passion de voler est son salut
1ère femme française paraplégique à obtenir son brevet de pilote, elle œuvre sans répit pour aider les handicapés
Seule femme paraplégique au monde, pilote de voltige aérienne.
Métamorphoser son destin et trouver dans le ciel une liberté d’action |
Passionnée par l’aviation dès l’enfance
Elle a 8 ans, quand son père, qui aime voler, l’emmène sur les aérodromes. D’abord, assise à l’arrière, elle se risque bientôt à tenir le manche. La passion de l’air la tient déjà puisqu’à 15 ans, avec ses quelques économies, elle s’inscrit à l’aéro-club d’Auvergne.
Devenue paraplégique, sa passion de voler est son salut
Mais le 12 mai 1991, partie en balade avec des amis du club en direction de Marignane, l’avion, piégé par le brouillard, s’écrase dans le massif du Mont Mézenc. Seule survivante, mais coincée dans les tôles, elle doit attendre jusqu’au soir l’arrivée des secours. Quelques semaines plus tard, malgré les soins et la rééducation, elle apprend qu’elle ne remarchera plus.
Malgré ce terrible coup du destin, elle passe son bac l’année suivante et poursuit ses études.
1ère femme française paraplégique à obtenir son brevet de pilote, elle œuvre sans répit pour aider les handicapés
Découvrant l’existence d’une section réservée aux pilotes invalides à l’aéro-club de Toulouse, elle s’y rend et décide bientôt de passer son brevet de pilote privé puis professionnel. Un rêve fou… et la reconquête d’une autonomie.
Le 6 avril 1995, elle décroche son brevet de pilote privé, domaine où l’on compte seulement 7% de femmes !
Six mois plus tard, elle embarque avec une équipe de pilotes pour le rallye aérien Toulouse-St Louis du Sénégal sur la trace de la légendaire Aéropostale. Avec ses équipiers, elle termine première. Et enchaîne 5 années de suite, ce célèbre rallye. Mais cela ne suffit pas à faire fléchir l’administration qui refuse aux handicapés le droit de travailler comme pilote privé.
Dès lors, elle s’engage, au nom des handicapés, à faire bouger la Direction Générale de l’aviation civile. Pour cela, ses challenges personnels sont un pas vers la conquête d’un statut adapté. En 1996, sélectionnée pour le 41e tour aérien des jeunes pilotes, elle se classe à l’arrivée, 31e sur 65 (3 000 km en 10 étapes).
Se voyant refuser la formation d’instructrice, elle n’en poursuit pas moins son combat pour faire reconnaître le droit aux handicapés de devenir pilotes professionnels.
En 1999, la mairie de Paris lui accorde la « Bourse de l’aventure » pour aller aux USA avec une équipe de télévision pour comparer les modalités d’intégration des handicapés entre les deux pays. Aux Etats-Unis, il est légal et normal que des paraplégiques ou amputés transportent passagers ou marchandise.
Dorine, patiente, courageuse et persévérante s’investit totalement, écrit un livre pour émouvoir et faire réagir.
La Couleur préférée de ma mère, récit/ témoignage de Dorine Bourneton,
paru en 2002 aux Éditions Robert Laffont.
Finalement, c’est au début 2004 qu’enfin le ministre Transports autorise la DGAC à accorder le statut de pilote professionnel aux handicapés (sauf le vol aux instruments et le transport public).
Elle intègre la Patrouille Bleue Ciel aux côtés d’autres pilotes paraplégiques expérimentés. Ils se font porteurs d’un message de reconstruction de soi à travers la pratique du pilotage.
Devenue mère de famille, elle continue d’œuvrer pour les handicapés : "Le Journal du handicap", sur La Chaîne Parlementaire (2008). Et elle poursuit aujourd'hui dans ce créneau, avec une autre aventure, celle d'une entreprise adaptée de Communication Audiovisuelle et Événementielle pour aider les personnes handicapées à trouver un emploi, et permettre la diffusion de programmes sur le handicap sur les Chaînes de Télévision.
Elle continue aussi d'accompagner les projets de la "Mission Bleu Ciel".
« Je me suis épanouie à travers la pratique du pilotage. J'ai reconstruit ma personnalité, j'y ai puisé ma force. L'aviation a été à l'origine de belles amitiés et de mes plus grandes émotions. En la transmettant aux autres, ma récompense a été de pouvoir lire dans leurs yeux tout le bonheur que procure ces instants d'évasion..." »
Seule femme paraplégique au monde, pilote de voltige aérienne.
Le téléfilm « Au-dessus des nuages » de Jérôme Cornuau, diffusé le 9 novembre 2020 sur TF1 est inspiré de l’exceptionnel destin de Dorine Bourneton qui est la seule femme paraplégique au monde pilote de voltige aérienne.
Si un temps elle a voulu faire carrière dans l’audiovisuel, elle est rapidement revenue à sa passion du vol :
Dans le ciel, je suis en quête de perfection. Je me sens légère. Je danse. J’oublie le handicap, et quand j’atterris je chante et ris aux éclats. On doit me prendre pour une folle !
Fondatrice de l’association Envie d’Envol sponsorisée par l’entreprise ligérienne Beckers France, elle travaille pour l’insertion des personnes handicapées au travers de la voltige aérienne.
Métamorphoser son destin et trouver dans le ciel une liberté d’action
Pour cette Sagitarienne, l’envie de déplacement et de voyage est dans sa nature et l’avion permet cela en grand. Ainsi, elle nage dans le bonheur (Jupiter/Poissons). Et le spectaculaire de la voltige convient bien à ses talents.
Surmonter le handicap lui a été dicté par la volontaire Vierge qui se sent petite mais vise à chaque instant, la verticalité la plus haute, jusqu’à l’inaccessible perfection.
Organisatrice jusque dans le moindre détail, elle se met au service des plus démunis, les handicapés, afin de les aider à se réinsérer dans la vie et surmonter leur handicap en visant le plus haut.
Grâce à la flèche du Sagittaire, elle crée des liens, cherche toujours à se dépasser et se fait l’intermédiaire du proche au lointain, de la petitesse de la condition humaine jusqu’à l’infiniment grand du ciel.
Mon chemin ne cesse de s’élever ! déclare-t-elle.
Merci à Jean-François Marcaud, fan d’Icare et passeur d’histoire.
Dorine BOURNETON
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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