Suzy BOREL devenu Suzanne BIDAULT
Née Marie Nancy Suzanne BOREL dite Suzy BOREL
née le 18 octobre 1904 à 23h30 à Toulon Var 83
Selon acte n°1983 – AD83 en ligne
Décédée le 8 novembre 1995 à Louveciennes Yvelines 78
Sa jeunesse voyageuse l’ouvre sur le monde diplomatique
L’absence de droits civiques pour les femmes, restreint sa carrière
Collaboratrice de son mari ministre, elle pratique le parler vrai
Déterminée, humaniste et indépendante, sa voie est dans la diplomatie politique |
Sa jeunesse voyageuse l’ouvre sur le monde diplomatique
Née d’un père polytechnicien capitaine d’artillerie coloniale, elle passe une grande partie de sa jeunesse dans les colonies françaises et notamment en Indochine.
Après de brillantes études, elle décroche une licence ès lettres de philosophie à la Sorbonne, diplômée de chinois à l’Ecole nationale des langues orientales.
Elève de l’Ecole libre des Sciences politiques, elle devient la première femme nommée attachée d’ambassade le 1er juillet 1930 à la suite de sa réussite au grand concours d’entrée dans le Corps diplomatique ouvert aux femmes depuis 1928.
Sa nomination suscite un recours de l’association des agents du Ministère des Affaires étrangères auprès du Conseil d’Etat car la réglementation ne prévoyait pas la possibilité de nommer des femmes. Autre argument : le droit de vote n’est pas encore accordé aux femmes - obtenu en 1944 - les femmes ne peuvent donc être consuls à l’étranger car ce statut a aussi une mission d’officier de l’Etat-civil.
L’absence de droits civiques pour les femmes, restreint sa carrière
Suzy Borel sera donc cantonnée à l’administration centrale avec bien entendu, un traitement et un avancement moindres.
Elle est contrainte de travailler à Paris au service des Œuvres françaises à l’étranger. A ce titre, elle participe à la création du Festival de Cannes en 1939.
Arrive la Seconde Guerre mondiale qui, vu son caractère déterminé, l’amène à entrer dans la Résistance et à ce titre elle appartient à divers réseaux.
En décembre 1945, elle épouse Georges Bidault qui occupera au cours de la IVe République les fonctions de ministre des Affaires étrangères ou de chef du gouvernement.
Collaboratrice de son mari ministre, elle pratique le parler vrai
Suzy Borel devenu Suzanne Bidault renonce à ses activités diplomatiques et devient la collaboratrice de son mari, en charge de diverses fonctions. A ce titre, elle l’accompagne dans ses missions internationales et constate qu’il y a là « un grand gaspillage de temps, d’argent et de salive ».
Polyglotte et familière des relations internationales, elle s’y trouve à l’aise notamment quand elle visite Moscou en 1947, où elle se promène sans escorte puisqu’elle parle le russe.
Mais à la longue, ce rôle de représentation d’une épouse de ministre l’ennuie. Dès 1952, elle reprend du service à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides.
Réintégrée, elle finit par obtenir le grade de ministre plénipotentiaire.
Réputée femme de caractère - appellation qui sous-entend qu’il peut être mauvais -, elle inspire la plume satirique du diplomate-écrivain Roger Peyrefitte dans « La fin des ambassades », dans le personnage de Miss Crapotte ou de « Hyène du quai d’Orsay ».
Suzanne Borel est auteur de quelques ouvrages entre 1971 et 1992, où elle relate expériences et souvenirs.
Sources documentaires :
http://www.monde-diplomatique.fr/1956/09/SARRAUTE/21903
http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article125
http://www.bigmammy.fr/
Suzanne et son mari Georges Bidault
Déterminée, humaniste et indépendante, sa voie est dans la diplomatie politique
L’influence conjuguée de la Balance, du Lion et du Scorpion explique que Suzanne choisisse la diplomatie qui requiert d’être fine stratège avec le goût d’œuvrer à des relations harmonieuses, dans un esprit de leader intuitif et lucide.
Adaptable au contexte ambiant, ouverte à tout le genre humain, elle fait montre d’une habileté relationnelle où sa tactique fait merveille. Femme déterminée et indépendante, aux idées solides, elle sait pratiquer le parler vrai et peut être qualifiée par certains de « mauvais caractère, voire tyrannique… ».
Tracer en pionnière la voie, faire ce qui paraît révolutionnaire convient bien à sa nature à la fois conventionnelle et hors-normes.
Voyager et rencontrer des humains de toutes races, démêler des situations complexes, occuper le devant de la scène par la profession convient bien à sa nature énergique et avant-gardiste.
Elle est une référence dans l’histoire de l’avancement du droit des femmes.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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